Vient de paraitre, en vente en presse et librairie
Texte : Françoise Desbiez, photos : Alain Michaud, éditions Cabedita, 20 €
Introduction
Ce dictionnaire n’est point le recensement des multiples expressions du parler comtois, la chose ayant déjà fait l’objet de nombre d’ouvrages. Il n’a rien d’exhaustif. Né de l’envie de conter la Comté, il est avant tout chauvin, outrageusement chauvin !
Ce dictionnaire est né de longues errances à travers le pays, ces tours et ces détours effectués au gré des reportages et des livres. Il parle de sapins et de cafés, de routes et de gentianes. Plutôt que d’aligner les définitions, il caresse les mots, dessine une carte tendre des lieux comtois, voyage entre rivières et montagnes, et tente de comprendre en quoi ce coin de terre attache si fort les Comtois d’aujourd’hui et d’antan. Et même rattire ces suprêmes ratraits qu’on appelle touristes.
Pas vraiment un dictionnaire ? Si, pourtant, il définit des mots, parce qu’à raconter le pays, les mots s’en sont mêlés. Ils sont arrivés en pagaille sans même que je m’en aperçoive. Les pays n’existent pas sans leur parler et leur accent, et il est si joli le parler de la Comté !… Ces mots-là, je les avais emmenés avec moi en quittant le Jura, persuadée qu’il s’agissait là d’un vocabulaire dûment estampillé français. Que nenni !… Mais ce n’est que bien plus tard que je me suis aperçue que ces mots-là étaient bien comtois. J’ai ouvert des yeux ronds en découvrant que plotet, foutraque et chambiller étaient d’authentiques natifs du pays.
Je n’y prenais pas garde, ils faisaient tellement partie de la vie, coulaient si naturels, ils chantaient dans la voix de ma mère, dansaient dans nos conversations. Ma famille avait dans ses bagages, outre l’accent, une flopée de termes qui faisaient s’arrondir les yeux du voisinage et révulsaient les dignes maitresses d’école. En un temps où gagner sa vie se confondait avec la vente par téléphone d’engins improbables, j’appelais des entreprises comtoises, juste pour le plaisir d’entendre l’accent. Il avait, vu d’ailleurs, des saveurs exotiques qui me ravissaient illico vers les sapins. Je voyageais par les voix du téléphone, en oubliais de vanter la marchandise, objet de mon appel.
Un dictionnaire chauvin, c’est un livre pour rire et distraire le lecteur, en espérant avoir semé entre ses pages quelques perles, des graines de ch’ni…
Interview RCF Besançon partie 1
Interview RCF Besançon partie 2
Lire quelques extraits du livre sur la page http://0z.fr/Pja93